Dernier bal pour de grands champions

Publié le par Manudlt

On ne choisit pas sa sortie. C’est sûrement ce qui fait peut-être la beauté du sport et différencie les sportifs des acteurs et des comédiens. Mais dans les deux cas, peu importe finalement qu’un dernier succès soit venu accompagner une fin de carrière. Car ce qui reste justement, c’est la carrière. Que ce soit celle des infatigables guerriers du XV de France (Servat, Bonnaire sans oublier Nallet) ou du funambule suisse Didier Cuche, ce week-end aura été marqué entre autre par le clap de fin de ces grands champions. Et des larmes de « la bûche » au dernier saltaut de spatule du vétéran suisse, les images auront été aussi belles, qu’elles auront délivré une émotion spéciale aux amoureux du sport.
Didier Cuche AFP Fabrice Coffrini
"Je préfère partir avec des regrets, plutôt qu'en arriver au point où c'est un soulagement" affirmait vendredi soir le skieur suisse lors d’une soirée en son honneur..Une manière peut-être de traduire justement le regret d’absence de titre olympique et mondial (en descente) dans un palmarès pourtant monstrueux, mais aussi de justifier son refus de rempiler pour une année supplémentaire, malgré l’appel du pied et du portefeuille de son sponsor Head qui lui a proposé 1 M€ pour poursuivre l’aventure une saison de plus… Et c’est donc affublé d’un costume de skieur tout droit venu du début du XXe siècle et avec des skis en bois de 2m 15 c’est offert un exceptionnel jubilé à Schladming en Autriche, 1 mois après sa 21eme victoire en coupe du monde chez lui à Crans-Montana. Un clin d’œil à l’histoire de son sport, pour un skieur qui en entre au panthéon.

« Toujours la même fierté »

Quelques heures plus tard, changement de décor et d’ambiance. Dans le mythique Millenium Stadium de Cardiff , ce sont deux monuments du rugby français qui quittent à leur tour la scène internationale. William Servat, l’infatigable talonneur aux 49 sélections, et Julien Bonnaire sauteur et plaqueur hors norme (75 sélections) rendent une énième belle copie malgré la défaite des Bleus face au Gallois qui ne laissera pas d’amertume au 3e ligne Clermontois :«Que ce soit la première ou la dernière fois, c'est toujours la même fierté. On en aura profité jusqu'au bout. Je me suis dit que ça passait très vite. Même s'il n'y a pas la victoire, ça restera un grand souvenir.»

 

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Et de leur entrée côte à côte dans le stade, aux yeux humides de Servat pendant la Marseillaise et à sa sortie, pas d’effusion, seulement des discrets moments d’émotions, à leur image finalement, eux qui ont participé discrètement pendant 8 ans à l’obscur mais oh combien utile abattage des avants. Un seul regret pour les deux compères, sûrement celui de n’avoir pu partager ce moment avec Lionel Nallet resté sur des adieux au Stade de France face aux Anglais : Il ne manquait plus que lui. J'ai une pensée pour lui ce soir. Il était certainement devant sa télé. On aurait aimé qu'il sorte avec nous. Ça restera un moment important, fort, particulier.» s’est ému Bonnaire.

L’échec de Thorpe

Et comment ne pas évoquer aussi le pari manqué de Ian Thorpe. Le nageur Australien, sorti l’année dernière d’une retraite de 5 ans ne verra pas Londres après avoir échoué ce week-end sur 100m et 200m lors des sélections Australiennes. Thorpe ou l’homme aux 5 titres olympiques (3 à Sydney et 2 à Athènes)  partait donc de trop loin semble t il, et ne s’en cachait d’ailleurs plus trop avant les sélections : "L'issue la plus réaliste est que je vais très probablement échouer". A 29 ans, la Thorpille devrait donc laisser à nouveau le maillot au vestiaire, cette fois pour de bon.

Le rideau est donc tombé ce week-end, et il convient seulement de saluer ces grands champions qui ont marqué l’histoire de leur sport, mais aussi du sport mondial. Chapeau messieurs et merci.

 

Article écrit pour le Bistrot des Sports et Locita.com

 

Crédits photos : rugby365.fr, AFP

Publié dans Rugby

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